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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : L'Obs - S.D. - 23/06/2017

"Il n'y a pas d'un côté les policiers, les gendarmes qui seraient agressifs et de l'autre des migrants qui seraient d'une douceur légendaire", a fait notamment valoir le ministre de l'Intérieur.

"Une honte pour la République" ! La fermeté affichée du ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, vis-à-vis des migrants de Calais, ne passe pas chez les Jeunes socialistes, qui ont vivement réagi dans un communiqué.

En visite à Calais ce vendredi 23 juin, celui qui est encore maire de Lyon a rencontré les élus, les forces de l'ordre ainsi que les représentants du monde économique et associatif. Il a répété qu'il s'opposerait à toute réouverture de centre pour migrants qui risquerait, selon lui, de faire "appel d'air" dans la région et de conduire les migrants à "s'enkyster". Gérard Collomb a souligné :

"Pour avoir une grande humanité, il faut une grande fermeté."

Il a ajouté :

"On ne peut pas accueillir avec humanité lorsque, tout à coup, on a un afflux migratoire considérable."

 

 

Pour rappel, le vaste bidonville de la "jungle" de Calais a été démantelé en octobre dernier, lors d'une énorme opération qui avait entraîné l'évacuation de 7.000 personnes, sans pour autant stopper les arrivées dans la ville de migrants qui souhaitent gagner la Grande-Bretagne. Plusieurs associations ont défendu, devant le tribunal administratif de Lille, la construction d'un centre d'accueil local. 

Fermeté et soutien aux policiers

Mais c'est autant sur le fond du dossier, que sur le ton et les mots employés par le ministre de l'Intérieur que les Jeunes socialistes ont vu rouge. Selon le compte-rendu de la visite, réalisé par un journaliste de "Libération", Gérard Collomb s'est en effet "lâché" sur les associations remettant en question leur travail dans la région :

"Aux associations, je leur dirai qu'il y a peut-être d'autres lieux que Calais où elles pourront déployer leur savoir-faire."

Il a également, à l'appui de ce message de fermeté, exprimé son soutien aux forces de l'ordre qui travaillent avec "beaucoup d'humanité" dans des conditions "pas toujours faciles". Alors que onze associations, qui dénoncent les violences policières contre les migrants, viennent de porter plainte contre l'Etat pour "inhumanité", Gérard Collomb a fait valoir :

"Il n'y a pas d'un côté les policiers, les gendarmes qui seraient agressifs, et de l'autre des migrants qui seraient d'une douceur légendaire."

Les accusations de violences sont "tout à fait excessives" a, au contraire, conclu le ministre de l'Intérieur à Calais. 

Un message qui a trouvé écho du côté du groupuscule d'extrême droite Génération identitaire, qui a publié un communiqué dans lequel il propose son aide à Gérard Collomb.

"Des propos dignes de l’extrême droite"

Sans citer ces propos, les Jeunes socialistes, qui demandent la démission du ministre de l'Intérieur, font remarquer :

"Après le rapport du Défenseur des droits, publié il y a quelques jours, qui dénonçait le traitement inhumain des migrants à Calais et les entraves faites aux associations qui leur portent secours, les Jeunes socialistes attendaient autre chose d’un ministre venu de la gauche que des propos dignes de l’extrême droite."

Ils ajoutent, déclarant qu'il s'agit là d'une "nouvelle démonstration que l'orientation politique de ce gouvernement est bien à droite"  :

"Les millions de Françaises et de Français qui ont fait barrage à Marine Le Pen le 7 mai dernier ne l'ont pas fait pour retrouver son discours dans la bouche du ministre de l'Intérieur d’Emmanuel Macron." 

Des élus EELV ont également condamné les paroles de Gérard Collomb. Comme David Cormand, secrétaire national du parti : 

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Mais aussi Julien Bayou, porte-parole d'EELV : 

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EELV s'est également exprimé publiquement, demandant au président de la République de "recadrer son ministre" :

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Sur le fond, "tout reste à faire"

Aucune association n'a directement réagi, mais celles qui étaient présentes à Calais n'ont pas caché leur déception.

"C'est le statu quo, on n'a pas de réponse satisfaisante", a regretté François Guennoc, de l'Auberge des migrants, à la fois "sur la possibilité d'avoir un terrain" et "une diminution de la pression des forces de police". Et "on s'attend à devoir travailler avec des entraves de la police".

"On ne comprend pas qu'après autant d'années, on en soit encore là", a lancé Jean-Claude Lenoir, de l'association Salam, qualifiant de "tragique" la réponse à la crise.

"Mais je pense qu'il y a une mauvaise compréhension. Je suppose que Emmanuel Macron va reprendre les choses en main et dire réveillons-nous."

Pierre Henry, le directeur général de France terre d'asile, a écrit sur Twitter : "Calais : tout reste à faire. Traiter avec humanité, accéder aux droits fondamentaux - le ministre de l'Intérieur n'a rien dit !"

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Gérard Collomb a terminé sa visite en annonçant la présentation, "dans les quinze jours", d'un "plan" sur les migrants à la demande du président de la République. Il a indiqué :

"Nous allons faire une réforme du droit d'asile de manière à réduire les délais."

Soulignant qu'aujourd'hui ce droit "fonctionne mal et il est urgent de revoir et peut-être de le transformer".

Ce plan, qui pourrait prendre la forme d'une communication en conseil des ministres d'ici juillet, aura aussi une dimension internationale, a-t-on souligné dans l'entourage du ministre. Il faut "à la fois une maîtrise des flux migratoires et la prise en compte de l'aspect humain du problème", a-t-il souligné.

S.D.

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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