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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : L'Humanité - Emilien Urbach - 11/10/2017

Afin d’arrêter nos semblables venus d’Afrique pour trouver refuge en Europe, les pays membres de l’UE s’entêtent dans leur logique d’externalisation, quitte à dialoguer avec des régimes dictatoriaux comme celui du Soudan. Le réseau Migreurop et les parlementaires de la Gauche unitaire européenne les exhortent à stopper cette logique criminelle.

En début de semaine, Migreurop, qui regroupe une soixantaine d’associations européennes, dont la Cimade, le Gisti et le Mrap, a dénoncé les pratiques des Etats membres de l’Union européenne (UE) « qui n’hésitent pas à se compromettre avec Omar el-Béchir, le chef d’État du Soudan qui fait l’objet de deux mandats d’arrêt internationaux pour génocide, crimes contre l’Humanité et crimes de guerre ». Migreurop vise en particulier la logique d’externalisation des politiques migratoires européennes qui s’est concrétisée ces dernières années par la signature des accords de Khartoum en 2014, consolidés en 2015 lors du sommet de La Valette. 
 
« Dernièrement, c’est dans un parc bruxellois que des émissaires soudanais procédaient à l'identification de leurs nationaux en vue de leur retour forcé, semant la terreur parmi les personnes exilées qui y campaient, indique le communiqué publié lundi. En France, une coopération similaire existe depuis 2014 : des représentants de Khartoum auraient visité plusieurs centres de rétention pour identifier des ressortissants soudanais et faciliter leur renvoi. Par ailleurs, des retours forcés vers le Soudan ont eu lieu depuis l'Allemagne, l'Italie et la Suède, grâce notamment à des accords de police bilatéraux. »
 
Le même jour, La Ligue des droits de l’homme de Belgique a indiqué que suite à une requête introduite auprès du président du Tribunal de première instance (TPI) de Liège, ce dernier a interdit « l'expulsion des Soudanais détenus dans le centre fermé de Vottem (en province liégeoise - ndlr), ainsi que leur identification par la mission d’identification soudanaise. »
 
De retour d’une mission de la Gauche unitaire européenne en Tunisie, Marie-Christine Vergiat, eurodéputée Front de gauche, exhorte les états membres à en finir avec ces accords de réadmission dont le seul objectif est le nombre de personnes expulsées. « La décision de la justice Belge fait du bien, a-t-elle déclaré. Mais la question reste de savoir jusqu’où sont prêts à aller les dirigeants européens. » 
 
Dans son viseur, les accords passés par certains pays membres de l’UE avec, cette fois, le gouvernement de Tripoli, en Libye. « La seule chose dont nous sommes certains, c’est que ce dernier ne contrôle qu’une toute petite partie du territoire, a alerté la parlementaire. L’Italie est en train de négocier avec des milices dans un contexte généralisé de violation des droits de l’homme qui ne concerne pas seulement les exilés. » Avec pour effet un déplacement de ces derniers vers l’est libyen ou le sud algérien. Et Marie-Christine Vergiat d’ajouter : « Cette façon de gérer uniquement le court terme est catastrophique, notamment en ce qui concerne les dispositifs que pourrait mettre en place l’ONU. »
 
De son côté, le réseau Migreurop et ses membres ont appelé, lundi « l'Union européenne et ses Etats membres à arrêter toute collaboration avec le régime d'Omar El-Béchir et avec tout autre régime qui bafoue les droits fondamentaux. » Mais le message ne semble malheureusement pas avoir été reçu par les intéressés. En gare de Vintimille, où 120 exilés de différentes nationalités, se sont rassemblés la veille, une vaste opération policière a été menée le 9 octobre. Carabinieri et douaniers italiens ont interpelé et placé dans des bus une cinquantaine de personnes ayant refusé de demander l’asile en Italie afin de pouvoir le faire ailleurs en Europe. Elles seront conduites dans les Centres d’identifications et d’expulsion au sud du pays. Où il n’est pas rares de rencontrer quelques fonctionnaires soudanais...

 

Emilien Urbach
Journaliste

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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