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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Le Monde - Maryline Baumard - 16/10/2017

Lors de son entretien télévisé, dimanche, le chef de l’Etat a défendu l’application unilatérale de la « double peine ».

« Je souhaite que tout étranger en situation irrégulière qui commet un acte délictueux soit expulsé », a déclaré le chef de l’Etat, lors de son entretien télévisé, dimanche 15 octobre. En clair, Emmanuel Macron a validé une demande constante de la droite et de l’extrême droite : l’application unilatérale de la « double peine ».

Autorisée par l’article 23 de l’ordonnance du 2 novembre 1945, la double peine peut être administrative ou judiciaire. L’expulsion est prononcée soit par le ministère de l’intérieur ou le préfet grâce à un arrêté d’expulsion, soit par le tribunal par le biais d’une interdiction du territoire français (ITF), l’un ou l’autre pouvant être limité dans le temps ou définitif.

Pour rester dans le droit, ce sujet réclame pourtant une application beaucoup plus nuancée que ce que propose Emmanuel Macron. L’article 23 ayant subi au fil des années de nombreuses modifications, tous les étrangers condamnés ne sont pas expulsables. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) l’a rappelé à plusieurs reprises à la France.

Paris a été régulièrement condamné par cette instance – dont sept fois en 2015. La CEDH a estimé que le droit à un procès équitable et le respect de la vie privée et familiale, articles 6 et 8 de la Convention européenne des droits de l’homme, n’avaient pas été respectés. Si aujourd’hui une partie de la droite et de l’extrême droite aspire à généraliser la double peine, c’est davantage pour séduire leur électorat que pour une application réelle.

Un ambassadeur nommé

Cette volonté de ne voir sur le territoire français que des personnes autorisées à y séjourner reste un leitmotiv d’Emmanuel Macron, qui l’avait déjà mis en exergue dans ses promesses de campagne. Le renvoi des déboutés de la demande d’asile, comme la reconduite ailleurs en Europe des demandeurs d’asile qui ont laissé trace de leur passage dans un autre pays européen (les « dublinés ») font partie de ses priorités aujourd’hui. Un sujet auquel s’est déjà attelé le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb.

A l’occasion de son interview télévisée, le chef de l’Etat a répété son calendrier, rappelant : « Dès les prochains jours, nous prendrons des décisions d’organisation. (…) On a une organisation moins efficace que nos voisins et des relations moins satisfaisantes avec les pays d’origine. » La durée de rétention administrative, qui permet de préparer le renvoi d’une personne, est allongée à quatre-vingt-dix jours dans le projet de loi immigration qui sera en lecture au printemps 2018. La mesure vise évidemment à améliorer le taux de renvois.

Un ambassadeur a par ailleurs déjà été nommé pour inciter les pays à conclure des accords de réadmission avec la France. Et dans le même temps, sur le terrain, s’opère un maillage plus serré à Paris ou dans les Hauts-de-France pour observer quels migrants n’ont « pas vocation à rester sur le territoire ». L’hébergement promis de toutes les personnes à la rue se fait en effet en parallèle du contrôle de leur situation administrative. Ces renvois sont, selon le chef de l’Etat, un préalable avant d’offrir un meilleur accueil aux réfugiés.

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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