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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Mediapart - RESF - 17/10/2017

A Clermont-Ferrand, les demandeurs d'asiles sont laissés à la rue par dizaines. Mais la solidarité se manifeste. Occupation de locaux de l'université.

Depuis le 3 octobre une centaine de demandeurs d'asiles et sans-papiers non hébergés, dont une quarantaine d'enfants ont posé leurs tentes dans l'enceinte de la faculté de lettres de Gergovia à Clermont-Ferrand. Ils viennent d’Albanie, de Russie, de Tchetchénie, du Kosovo, du Mali, d’Algérie... Ailleurs dans un squat plus de trente cinq mineurs isolés venus de différents États africains « vivent » avec l’aide de militant-e-s de RESF. Avec le soutien des membres du Réseau Éducation Sans Frontières, les familles et les personnes isolées se sont regroupées pour faire respecter leur droit à un logement digne. Depuis plusieurs mois, les services de l’État les laissent vivre dans le dénuement le plus total sans toit au dessus de leurs têtes, sans accès à l'eau ni à des sanitaires. Les pouvoirs publics (Préfecture, Mairie, Conseil Départemental) se renvoient la balle, laissant la situation pourrir et confrontant ces familles et ces enfants aux dangers et à l'insalubrité de la rue et maintenant au froid. Plus d'une semaine après l'installation des exilé.e.s sans toit dans la cour de la faculté de lettres de l'Université Clermont-Auvergne, un premier bilan s'impose  :

- 2 visites de la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS), travaillant sous l'égide de la préfecture, n'ont permis aux pouvoirs publics que de commencer à rattraper leur retard : des demandeurs d'asile se sont vu proposer une place en CADA, une obligation dont l’État aurait dû s'acquitter bien avant. Quelques personnes se sont vu proposer des nuitées en hôtels, mais l'arrivée quotidienne de nouveaux exilé.e.s nous laisse penser que la préfecture tout en répondant à certaines situations se livre dans le même temps à un indigne jeu de «chaises musicales».

- Aucune avancée sur une véritable prise en charge des nouveaux arrivants en France : cette terrible régression, entamée sous la présidence de Nicolas Sarkozy et aggravée sous François Hollande, est devenue la norme. Avant d'être officiellement reconnu comme demandeur d'asile, un nouvel arrivant doit attendre un rendez-vous à la préfecture, qu’il obtiendra un mois ou plus, plus tard. Alors qu'il s'agit du moment où ils sont les plus fragiles, les plus exposés, les exilé.e.s ne sont pas hébergés, en vertu d'une interprétation réductrice du droit. Cette pratique est une honte sans nom. Elle est en grande partie responsable de la détresse des personnes que nous accueillons malgré nous sur la fac de Lettres.

- Aucune avancée non-plus sur la délivrance de simples titres de séjours aux déboutés du droit d'asile.

- Dans l'impossibilité d'expulser tous les «  déboutés du droit d'asile  » (en raison du coût de chacune de ces expulsions compris, entre 20 000 et 40 000€ par personne), l’État laisse donc volontairement des années durant des personnes, des familles entières sans droits, dans la peur permanente, cachées et donc dans l'impossibilité de s'insérer. Sans aides et sans le droit de travailler, cette situation plonge les exilé.es dans une profonde détresse à tous les niveaux (économique, sociale, psychique…) qui est un terreau fertile pour les organisations criminelles qui profitent de la misère.

Aujourd'hui, ces déboutés «  sans-papiers  » ne sont même plus hébergés  : ils sont coincés ici, enfermés dehors, sans aucun moyen de travailler légalement. Cela constitue un profond déni de la réalité de la part des pouvoirs publics, ainsi qu'un profond mépris des droits humains élémentaires. Nombre de personnes sont aussi dans cette situation sur le campement de la faculté de lettres de Clermont-Ferrand. - Pas le moindre contact avec le Conseil Départemental, pourtant en charge de la Protection de l'Enfance. Depuis une semaine, au moins 5 enfants de moins de 3 ans dorment sous la tente avec leurs parents à la faculté de lettres de Clermont-Ferrand. Mais certains n'ont pas connu de toit en dur depuis plusieurs mois. Pas le moindre contact du CD non plus concernant les mineurs étrangers arrivés seuls en France dont 80 au moins ont été expulsés de l'ASE. Parmi eux, 35 sont hébergés par les militant.e.s de RESF eux-mêmes, 35 en squat et les autres sont laissés à la rue, à la merci des réseaux mafieux et de prostitution. - Enfin, mis à part 2 élus d'opposition Insoumis-Front de Gauche-Place au Peuple à la ville de Clermont-Ferrand qui sont présents quotidiennement comme militant-e-s pour donner la main à ce camp d'infortune, et 1 élue de la majorité municipale venue à titre personnel porter des dons, aucun autre représentant politique de l’État n'a daigné se préoccuper publiquement de la situation.

Aussi, nos revendications sont toujours les mêmes. Nous ne partirons pas tant que nous n'aurons pas obtenu  : - un hébergement stable et pérenne, pour l'ensemble des exilé.e.s présents sur le campement. - la délivrance de titre de séjour à tous et toutes celles qui n'ont pas de papiers. Nous sommes bien entendu ouverts à toute discussion avec les pouvoirs publics sur ces bases-là. Nous, simples citoyen.ne.s ne voulons plus effectuer gratuitement un travail qui est du ressort de l’État. Nous ne supportons plus, pour des considérations bassement politiciennes ou sous couvert de restrictions budgétaires, de voir ainsi piétiner les plus élémentaires des droits de l'Homme.

RESF 63 Simon Lamure, Didier Pagès, Martine Roussel

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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