Source : Actu Toulouse - Aubin Laratte - 16/11/2017
Une brigade des chemins de fer a été installée, début septembre 2017, en gare Matabiau à Toulouse. Elle a pour mission de lutter contre l'immigration irrégulière et la délinquance.
Ils sont en civil ou en uniforme. Tout au long de la journée, sept jours sur sept, ils sillonnent le réseau ferré de la région ex-Midi-Pyrénées. Depuis septembre, la Police aux frontières (PAF) a installé en gare Matabiau à Toulouse 12 agents pour former la Brigade des chemins de fer (BCF). Ses missions ? La lutte contre l’immigration irrégulière, le contrôle des flux et la sécurisation du réseau ferré.
Adapté aux événements
Dans la région Occitanie, déjà deux brigades du même types sont installées à Montpellier (Hérault) et Perpignan (Pyrénées-Orientales). Dans le grand sud, deux autres se trouvent à Nice (Alpes-Maritimes) et Marseille (Bouches-du-Rhône). Toutes fonctionnent en synergie. « Le lundi matin, il y a une réunion avec les autorités où l’on définit le programme et détermine les besoins selon les événements », explique Thierry Assanelli, directeur de la PAF pour le sud. Un pèlerinage à Lourdes (Hautes-Pyrénées) ? Les forces y convergeront. Un festival à Albi (Tarn) ? Idem.
En gare ou dans les trains
La brigade agit en gare comme à bord des trains. « Ils restent en gare, vérifient les flux de passagers, puis peuvent à tout moment monter dans un train », expose Thierry Assanelli. Ils bénéficient des pouvoirs de police : ils peuvent ainsi contrôler l’identité des passagers, fouiller les bagages et surtout procéder à une interpellation. C’est ce qui les différencie des agents de la SUGE, la police de la SNCF. Une fois un individu arrêté, il est déposé à la gare suivante et laissé aux autorités « classiques ». Le contrôle des billets reste à la charge des contrôleurs.

Pas de baisse d’effectifs à la SUGE
Entre les deux polices, la SUGE et la BCF, tous prônent une « complémentarité totale ». Jacques Rascol, directeur régional SNCF Mobilités le promet : « La mise en place de la BCF ne prévoit pas la baisse d’effectifs à la SUGE, ni maintenant, ni dans le futur ». La SNCF compte en ex-Midi-Pyrénées une cinquantaine d’agents de sûreté dont une quarantaine basée à Toulouse.
Une lutte contre les réseaux d’immigration
La lutte contre les réseaux d’immigration ne concentre que 10 % des activités de la BCF dans la région. Un nombre qui pourrait évoluer dans les mois à venir : « On remarque des passagers en masse en provenance du nord de l’Espagne », explique le directeur de la PAF pour le sud. Le train pourrait alors être un transport privilégié par les réseaux. Le travail de la PAF est réalisé en lien avec les autorités espagnoles et andoriennes.
Une centaine de trains sécurisés
Depuis septembre, les agents de la BCF ont réalisé plusieurs interpellations pour possession de stupéfiants ou petite délinquance. Entre le 18 septembre 2017 et le 7 novembre 2017, ce sont 74 interpellations qui ont été réalisées pour 2 805 heures sur les rails. Dans ce même temps, ce sont 184 trains et 85 gares qui ont été sécurisés selon la préfecture.
Dans le contexte anti-terroriste
Le contrôle des flux est l’une des priorités de la SNCF et des autorités. Plus encore dans ce contexte de menace terroriste. En octobre dernier, deux femmes ont été abattues au couteau à la gare de Marseille. En août 2015, une attaque terroriste avait été déjouée par des passagers au bord d’un train Thalys en direction de Paris. La SNCF envisage un filtre systématique de tous les passagers en gare de Matabiau, après une certaine heure.