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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Libération - Kim Hullot-Guiot - 4/4/2018

Alors que la commission des lois de l'Assemblée nationale a entamé, mardi soir, l'examen du texte du gouvernement sur l'asile et l'immigration, la contrôleure générale des lieux de privations de liberté appelle les membres de l'instance parlementaire à ne pas augmenter la durée de rétention et le délai de retenu, ni à réduire les délais de recours.

Elle l’avait dit cet automne. Puis redit dans son rapport annuel sur les lieux de privation de liberté, parmi lesquels figurent les centres de rétention administrative (CRA). Cette fois, c’est à la présidente de la commission des lois, la députée LREM Yaël Braun-Pivet, qu’a écrit la contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan. Dans un courrier daté du 26 mars, elle appelle les députés qui vont, dans les semaines à venir, amender et voter le projet de loi asile et immigration, à ne pas augmenter la durée maximale de la rétention. Aujourd’hui de 45 jours, même si la plupart des personnes qui sont éloignées le sont dans les deux ou trois premières semaines de leur enfermement, cette durée pourrait passer à 90 jours voire 135 jours. Une durée jugée aussi abusive qu’inutile par les associations et par la contrôleure générale.

C’est dans les CRA que sont placées, sur volonté de la préfecture puis sous le contrôle d’un juge, les personnes en situation irrégulière à qui l’on a demandé de partir de France quand on estime qu’elles risquent de disparaître dans la nature plutôt que de quitter le territoire. Si les mineurs isolés ne peuvent y être envoyés, les enfants qui accompagnent leurs parents le sont de plus en plus. Elle appelle donc à mettre fin à la rétention des enfants. Elle souligne en outre que les conditions de vie ne sont pas toujours très dignes en CRA. «Voté en l’état, ce texte entraînerait d’importantes régressions des droits des étrangers, notamment l’allongement de la durée de rétention et le raccourcissement des délais de recours. […] La plupart des reconduites interviennent dans les premiers jours : si le délai se prolonge au-delà, c’est, on le sait parfaitement, parce que les pays de retour refusent de délivrer les laissez-passer consulaires. Pour la majorité des personnes retenues, le doublement de la durée de rétention n’aura donc pour effet qu’une détérioration supplémentaire de leur situation», écrit-elle (lire le texte complet ci-dessous).

Pour la contrôleure générale, les défenseurs du texte doivent par ailleurs cesser d’en appeler aux normes européennes sur le sujet: «Aucune mesure d’harmonisation européenne n’incite à accroître la durée de la rétention. Celle-ci a été fixée à six mois au maximum : il s’agit bien d’un maximum et non d’un but à atteindre.» Adeline Hazan souligne également son opposition à l’allongement du délai de retenu pour vérification d’identité. Et rappelle qu’elle n’est «pas la seule à manifester une profonde inquiétude face à ce projet de loi. Le défenseur des droits et la Commission nationale consultative des droits de l’homme partagent mon analyse».

CGLPL publié par g.dhers 
Kim Hullot-Guiot
 
 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

Visites au CRA

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