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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Mediapart - Philippe Wannesson- 21/6/2018

Il arrive que les mesures de contrôle visant les personnes étrangères soient dans un deuxième temps étendues à l'ensemble de la population. À la suite de la multiplication et de l'interconnexion des fichiers de personnes étrangères, la Commission européenne projette de rendre obligatoire l'inclusion de données biométriques dans les cartes d'identité des citoyen·ne·s européen·ne·s.

En 1912, les autorités françaises rendent obligatoire un carnet anthropométrique pour les nomades, appelé-e-s plus tard "gens du voyage". En 1917 est instaurée une carte d'identité obligatoire pour les personnes étrangères. En 1921, la "carte d'identité de Français" est généralisée. En 1940, le gouvernement de Vichy la rend obligatoire.

L'Union européenne a multiplié les fichiers concernant les personnes étrangères, de la demande de visa à la demande d'asile, et travaille à leur interconnexion entre eux et avec les fichiers de police (voir ici et ).

La commission européenne lance maintenant la proposition que l'inclusion de données biométriques (empreintes digitales et image faciale) soit obligatoire dans les cartes d'identité délivrées par les États membres, les raisons données étant la sécurité et la fluidification de la mobilité intra-européenne. Il ne serait pas obligatoire que les États membres qui n'ont pas de carte d'identité en créent une, ni que ceux où elle est facultative la rendent obligatoire. Simplement là où il y a carte d'identité, obligatoire ou facultative, elle devra porter les données biométriques prévues par la législation européenne. Il n'est pas prévu que les données biométriques enregistrées soient centralisées dans un fichier, national ou européen, ni que celui-ci puisse être connecté à d'autres fichiers, nationaux ou européens. Juste on prend des données biométriques et on les mets dans la carte d'identité.

Sauf que du point de vue pratique, s'il s'agit de sécurité et de mobilité intra-européenne : supposons que la police espagnole contrôle une personne porteuse d'une carte d'identité française au nom de Pierre Dupont. La police espagnole peut vérifier que les données biométriques enregistrées dans la carte d'identité correspondent bien à la personne contrôlée, par contre elle ne peut pas vérifier que cette personne est bien Pierre Dupont, citoyen français, plutôt que Igor Popovitch, citoyen russe venant directement de Moscou avec des faux papiers sans avoir fait de demande de visa ni d'autres action l'amenant à figurer dans les bases de données européennes de personnes étrangères, ou plutôt que Peter von des Brücke, citoyen autrichien, qui n'est dans aucun fichier de police et qui a décidé de voyager sous une fausse identité. Les données biométriques contenues dans la carte d'identité peuvent servir à vérifier que la personne n'est pas fichée par ailleurs, et ne peuvent pas servir à vérifier son identité, sauf s'il existe un fichier européen centralisé des données biométriques collectées à l'occasion de l'établissement de la carte d'identité.

Chacun-e est donc de libre de réfléchir si les autorités européennes entendent s'arrêter là ou s'il s'agit d'un premier pas.

Vous pouvez lire ici le communiqué (en anglais) de l'association Statewatch :

http://www.statewatch.org/news/2018/jun/eu-id-cards-pr.htm

et télécharger le rapport de Statewatch (en anglais) ici.

télécharger le rapport de Statewatch (en anglais) ici (pdf, 1 B)

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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