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Le Cercle des Voisins

Informe de l'atteinte à la dignité et aux droits humains que représente l’existence et le fonctionnement du «Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu», défend la libre circulation des personnes et dénonce le système mis en place pour l’expulsion des personnes privées de papiers.

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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : La Cimade - 13/04/2017

La Cour nationale du droit d’asile (CNDA) vient de renforcer la protection des femmes nigérianes victimes de la traite, à l’issue de la grande formation consacrée à cette question. La Cour a examiné le recours d’une personne qui invoquait des craintes de persécution en cas de retour au Nigéria parce qu’elle a été libérée d’un réseau de prostitution. La Cimade, partie prenante de ce recours, se félicite de cette décision.

 

La CNDA, dans cette décision du 30 mars 2017, réaffirme que la traite des êtres humains constitue une persécution au sens de Convention de Genève relative au statut de réfugiés et considère que la traite transnationale aux fins de prostitution, si elle s’est principalement implantée et développée dans l’État d’Edo, concerne aujourd’hui l’ensemble du territoire nigérian.

La décision de 2015 de la CNDA constituait déjà une avancée pour les victimes de la traite des êtres humains nigérianes issues de l’État d’Edo qui subissent un destin similaire : au Nigéria, les réseaux de traite leur proposent de les emmener en Europe et de leur offrir un travail, et les soumettent à une cérémonie rituelle « juju », scellant ainsi un contrat. Une fois en Europe, ces jeunes femmes se retrouvent contraintes de se prostituer, interdites de parler du serment scellé et obligées de rembourser une dette.

Par ailleurs, certaines victimes de confession chrétienne peuvent aussi être amenées à prêter serment sur la Bible dans des églises évangéliques. Et de fait, la Cour amoindrit le rôle de ces cérémonies ne mentionnant plus spécifiquement le « juju » comme marque d’entrée dans un réseau de proxénétisme et reformulant ainsi la définition de ce groupe social.

La Cour observe que ces jeunes femmes parvenues à s’extraire du réseau ou ayant entamé des démarches en ce sens sont perçues comme « différentes » par la société environnante et constituent donc bien un groupe social au sens de la Convention de Genève.

La CNDA considère que la perception sociale varie selon les lieux et les conditions dans lesquelles les femmes rentrent au Nigéria. En ce qui concerne l’État d’Edo, elles sont regardées comme ayant échoué à contribuer au bien-être familial, sont ostracisées, risquent le retrafficking et peuvent faire l’objet de représailles.

Enfin, la Cour considère qu’il n’y a pas de possibilité d’asile interne en dépit des efforts faits par le Nigéria pour lutter contre le phénomène.

La Cimade – qui était intervenue volontairement à l’appui du recours de Mme F. aux côtés des associations des Amis du Bus des Femmes et d’IPPO, luttant contre la traite – salue cette décision de la CNDA qui élargit les perspectives de protection pour les centaines de victimes de la traite des êtres humains aux fins d’exploitation sexuelle qu’elles soient Nigérianes ou d’autres nationalités.

> Télécharger la décision de la CNDA n°16015058 du 30 mars 2017.

 

Vite dit

06/06/2022 - Archarnement administratif, ca suffit !

« Comment peut-on croire qu'on sera plus heureux en faisant du mal à d'autres ? » (Hervé le Tellier – L'anomalie)

Ce mardi 7 juin 2022, Gideon est convoqué au tribunal judiciaire de Toulouse. Combien de juges a-t-il vu depuis le jour où il a été interpellé au commissariat de Pamiers ?

Au moins 7.

Le 3 mai, ce jeune gabonais de 18 ans, a été placé au centre de rétention de Cornebarrieu pour un vol prévu le 4 mai vers Libreville. Ce placement rendu possible par la loi (Article L 740-1 CESEDA) a été concrétisé par la préfecture de l'Ariège.

Il a refusé d'embarquer car toute sa famille vit en France de manière régulière. Il est scolarisé au lycée de Lavelanet et n'a plus du tout d'attache au Gabon.

Le 5 mai, le juge de la liberté et de la détention (JLD) décide de la prolongation de sa rétention (Article L742-3 CESEDA) permettant ainsi à l'administration d'organiser un nouvel 'éloignement'.

C'est le 27 mai qu'aura lieu cet 'éloignement' mais cette fois avec des techniques coercitives musclées (GTPI). Monté de force dans l'avion, Gidéon sera ligoté et molesté jusqu'au moment où le commandant de bord exigera son débarquement.

Mais s'opposer à son expulsion est un délit. Gidéon passera le soir même devant le procureur en CRPC (Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité) et sera puni d'une peine de prison de 3 mois avec sursis et 5 ans de mise à l'épreuve.

A 100 km de Toulouse, la préfète de l'Ariège reste inflexible : Gidéon doit rester enfermé pour être expulsé.

Le 2 juin, la juge JLD rendra un avis légèrement plus conciliant en lui permettant de rejoindre famille mais en l'obligeant à signer tous les jours au commissariat.

La préfecture de l'Ariège n'a pas apprécié cette décision. Elle a fait appel et l'audience aura lieu ce mardi 7 juin à 9h45 au palais de justice de Toulouse.

Si vous venez à cette audience, vous ne verrez pas le ou la signataire de cet appel. Il ou elle se fera représenter par un ou une porte-parole bien obéissant.e.

On sait qu'un nouveau vol a été demandé par la préfecture et si Gidéon le refuse, il risque cette fois 3 ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire de 10 ans.

Depuis ses 18 ans, Gidéon vit sous la menace d'une arrestation, d'une expulsion !

Ce 6 juin, c'est son anniversaire. Il a 19 ans.

 

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