Source : France Bleu Occitanie - Nolwenn Quioc - 22/9/2018
Une trentaine de personnes s'est réunie, ce samedi après-midi, à l'appel de l'association "Le cercle des voisins du centre de Cornebarrieu", pour rendre hommage au migrant qui s'est suicidé hier au centre de rétention administrative, près de l'aéroport de Toulouse-Blagnac.
Quelques fleurs et deux panneaux : les membres de l'association "le cercle des voisins" ont tenu à rendre hommage à Karim, le migrant qui s'est suicidé hier, vendredi 21 septembre, par pendaison, dans sa chambre du centre de rétention de Cornebarrieu.
Un homme fragile psychologiquement
Arrêté à Perpignan, cet homme de 31 ans était au Centre de rétention administrative (CRA) de Cornebarrieu, près de Toulouse, depuis le 10 septembre. Lors de son arrestation, il avait déclaré être Tunisien, "mais ce n'est sans doute pas le cas" explique Alain, un membre de l'association, qui l'avait épaulé dans ses démarches dans la région toulousaine. "Son dossier était très flou, il était fragile psychologiquement, nous pensions donc qu'il allait être libéré. Lors de l'audience devant le Juge des Libertés, dimanche, on a appris que l'Etat tunisien ne reconnaissait pas Karim comme un de ses ressortissants".
Il ne s'agissait sans doute pas de sa vraie nationalité, il ne pouvait donc pas être renvoyé en Tunisie. Mais le juge a prononcé son maintien en rétention pour 15 jours supplémentaires" - Alain, membre du Cercle des voisins
Parmi les personnes présentes devant le centre de rétention, beaucoup ont l'habitude de visiter des retenus. Tous décrivent des conditions de détention très compliquées, et surtout l'angoisse des migrants qui craignent à chaque instant d'être expulsés. Ce suicide n'est pas une surprise pour Michèle Cremoux, du Cercle des voisins : "On le craignait depuis longtemps. Les retenus vivent dans la promiscuité, on ne leur dit pas ce qu'on va faire d'eux, on ne leur dit rien, il y a des gens malades, des gens fragiles".
Une autopsie lundi
Une enquête est ouverte et a été confiée au procureur de Toulouse pour déterminer précisément les causes de la mort. Une autopsie aura lieu lundi. Les enquêteurs vont notamment s'appuyer sur les caméras de vidéo-surveillance, nombreuses dans les parties communes du centre, mais absentes des chambres des retenus. D'après les premiers éléments, il ne semble pas y avoir eu de faute de quelque côté que ce soit précise le parquet.
Le cercle des voisins, de son côté, devrait appeler à un nouveau rassemblement dans le courant de la semaine, dans le centre de Toulouse.