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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : L'Indépendant - Sophie Babey - 24/10/2018

MISE À JOUR À 18h50. Panique et inquiétude dans le comité de soutien à la famille d'Albanais installée à Perpignan, qui a été emmenée en début d'après-midi ce mercredi par les policiers de la PAF, en direction de Toulouse. Une expulsion du territoire est redoutée. Un rassemblement est organisé au pied levé devant la préfecture des P.-O. à 18 heures ce mercredi.

L'émotion est grande à Perpignan ce mercredi après-midi chez tous les membres du comité de soutien à la famille Mitaj. Les parents et leurs deux enfants, déboutés du droit d'asile par deux fois, ont été saisis vers 14 h ce mercredi alors qu'ils se présentaient dans les locaux de la police aux frontières (PAF) de Perpignan, comme ils le font chaque semaine dans le cadre de leur assignation à domicile.

Les soutiens de la famille se sont rassemblés en fin d'après-midi devant la préfecture à Perpignan : 

 

 

Sans avis préalable, Amarilda, 16 ans, son frère Kevin, 10 ans, et leur mère Marjane, ont été séparés de leur père Kastriot et emmenés dans deux fourgons. "Avec six autres professeurs du collège Pons (où est scolarisée l'aînée), nous les avons accompagnés dans les locaux de la PAF, et alors que nous attendions à l'extérieur, Amarilda nous a appelés en panique pour nous prévenir que les policiers les conduisaient à Cornebarrieu, près de Toulouse, au centre de rétention administrative", raconte sa prof de math, Sabrina Nouni.

On veut pas partir, on va mourir 

"Ils sont partis sans même repasser par leur hôtel récupérer leurs affaires, cette façon de faire nous choque vraiment", s'émeut l'enseignante. 

"Amarilda m'a appelée depuis le fourgon, elle était dans un état désespéré, elle me disait en pleurant : «Aidez-nous, on veut pas partir, on va mourir», raconte encore Maryse Martinez, présidente du MRAP 66.   

Toutes les associations d'aide aux migrants, (Cimade, Mrap, Asti, Resf etc) sont sur le pied de guerre. Elles redoutent une expulsion imminente de la famille. Depuis des mois, ils défendent ces Albanais bien intégrés en France, et dont la vie du père serait menacée en Albanie. Le comité de soutien exhorte les autorités à la clémence, présentant des éléments qui tendent à prouver la version des faits des demandeurs d'asile. Dernièrement, la position de la préfecture les avait amenés à espérer que les autorités attendraient l'avis de la Commission nationale du droit d'asile, qui doit examiner un recours. Mais légalement, cet appel n'est pas suspensif. 

Ce mercredi, la préfecture des P.-O. justifiait par communiqué cette opération : "un placement au Centre de rétention administrative de Toulouse pour le temps strictement nécessaire à l’organisation de leur départ, ainsi que des moyens aériens dédiés ont été programmés afin de les reconduire dans leur pays d'origine. Ces personnes éloignées, se maintenaient irrégulièrement sur le territoire français depuis deux ans, malgré les décisions préfectorales validées par les juridictions administratives." Et de conclure : "le Préfet des Pyrénées-orientales agit en exécution des décisions de justice." 

 

 

Cercle des Voisins : La famille Mitaj a été expulsée ce jeudi 25 octobre, à 10h du matin, dans un avion affrété specialement.
La famille n'a pas eu le droit à une audience devant un juge.

 

 

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