+ 28 jours!
C'est la décision ordonnée ce jeudi 15 novembre par les 2 juges des liberté et de la détention, pour l23 des 450 personnes évacuées manu-militari d'un camp de Grande Synthe, mardi 13 novembre (région Hauts de France). Ces hommes essentiellement originaires d'Iran et d'Irak sont donc toujours enfermés au centre de rétention de Cornebarrieu (CRA) en Haute-Garonne.
Les moyens déployés pour réaliser cette opération de nettoyage sont impressionnants tant au point de vue policier que logistique. Un avion spécial a été affrété pour acheminer ces 23 exilés jusqu’à l'aéroport de Toulouse où se trouve le CRA, chacun étant accompagné d'un policier.
Même débauche de policiers et de véhicules pour les emmener au palais de justice où 2 salles d'audiences ont été occupées. Les avocats du barreau de Toulouse ont plaidé le détournement de procédure et notamment l'utilisation de la rétention sans envisager un véritable "éloignement" de ces personnes . Pour les 2 avocats parisiens, porte-paroles des préfectures du Nord et du Pas de Calais, l'opération a été massive mais régulière.
Les erreurs relevées dans les dossiers qualifiées "d’erreurs matérielles" par les juges n'ont pas pesé lourd dans la balance judiciaire.
Ce jeudi 15 novembre, la frontière entre l'Angleterre et la France avait donc migré à Toulouse.
L’État a clairement choisi son camp. Il a choisi le langage de la répression et de maltraitance plutôt que celui de l'écoute et de l'accueil. Le durcissement de la politique migratoire, les attaques et les procès visant les solidaires mais fermant les yeux sur les agissements d'un groupuscule d'extrême droite à la frontière italienne ou dans les locaux de SOS Méditerranée en sont des exemples. Le message est politique et électoraliste: l'Etat soutient la politique xénophobe d’extrême droite.
Il ne respecte même pas ses devoirs quand il s'agit de l'accueil des mineurs isolés, du logement des demandeurs d'asile et même de ses propres citoyens pauvres.