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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Ouest France - Angélique CLÉRET. - 16/3/2019

Au centre de rétention de Saint-Jacques-de-la-Lande, environ vingt jeunes migrants en situation irrégulière attendent de savoir s’ils seront effectivement renvoyés. Chaque mois, des militants conversent, à travers les grilles, avec les « retenus ».

À deux pas de l’aéroport, des barbelés surmontent les grillages bâchés qui entourent le Centre de rétention administrative (CRA), à Saint-Jacques-de-la-Lande. Depuis quelques semaines, une nouvelle structure en métal, imposante, quadrille le ciel. « Un gros filet y sera ajouté. D’après ce que l’on sait, ce serait pour éviter les évasions. Or, il y en a une seule par an. Et les travaux coûtent 500 000 € » , rapporte Karen, membre du collectif de soutien aux sans-papiers.

 

Les militants viennent régulièrement montrer leur soutien aux retenus. Ce samedi 16 mars, ils sont une trentaine, venus de toute la Bretagne, escabeau sous le bras, valeurs communes de solidarité et de fraternité dans leur besace. Ils frappent des mains pour appeler ces migrants venus de toute la France, où ils vivaient sans papiers.

« Comme une prison »

Un, puis deux, puis trois jeunes hommes s’approchent de la clôture. « On n’est pas bien, ici. Entrez, entrez » , commence l’un d’eux. Impossible, pour les bénévoles, de faire une visite sans autorisation. Roger, retraité et membre du collectif rennais, sera le seul à franchir les portes du CRA, quelques heures plus tard, après l’avoir demandé des jours auparavant. « Ce lieu d’enfermement est comme une prison, déplore-t-il. Avoir de la famille ou des soutiens qui viennent les voir, ça leur remonte le moral. »

Le centre est prévu pour recevoir 46 hommes et 12 femmes, ainsi que deux familles avec enfants, pour une durée passée de 90 à 45 jours (de 45 à 90 jours. NDLR), depuis la loi asile et immigration. | OUEST-FRANCE

Ce jour, ils sont 25 au CRA. Afghans, Algériens, Albanais, Marocains… Tous des hommes. Les travaux actuels expliquent en partie la diminution de leur nombre. Le centre est prévu pour recevoir 46 hommes et 12 femmes, ainsi que deux familles avec enfants, pour une durée passée de 90 à 45 jours (de 45 à 90 jours. NDLR), depuis la loi asile et immigration, adoptée à l’Assemblée nationale le 1er août 2018.

L’échange avec les militants s’effectue dans un anglais sommaire, et sous surveillance policière. « C’est curieux, ils venaient plus nombreux, avant » , observe Xavier, militant de longue date. « Les autres sont dans leur chambre. Ils dorment. Ici, il n’y a rien à faire. Et nous nous sentons si fatigués… » , explique un Afghan, qui dit avoir refusé de monter dans l’avion pour l’Italie. « Dublinais », il sera renvoyé vers ce pays européen. Il est au CRA depuis quarante-cinq jours, et il a compris qu’il pourrait y rester « quinze jours de plus » . Un autre garçon, Syrien, est passé de la prison au centre de rétention. Il espère pouvoir repartir à Tours, où il avait été contrôlé sans papiers.

Les militants viennent régulièrement montrer leur soutien aux retenus. Ce samedi 16 mars, ils sont une trentaine, venus de toute la Bretagne. | OUEST-FRANCE
Les militants viennent régulièrement montrer leur soutien aux retenus. Ce samedi 16 mars, ils sont une trentaine, venus de toute la Bretagne. | OUEST-FRANCE

« Il y a de quoi devenir fou… »

Dans une pétition envoyée à la rédaction Ouest-France , 19 retenus dénoncent leurs conditions de placement. « Ici, on est comme des chiens, comme des cochons, tout simplement comme des animaux » , écrivent-ils. Difficultés sanitaires, de nourriture, de sécurité… Il nous est impossible, toutefois, de vérifier ces déclarations, depuis l’extérieur.

Mais « ils n’en peuvent plus, avec l’allongement de la durée de rétention. Ça, c’est sûr. Il y a de quoi devenir fou… » , s’alarme Karen.

 

Au bout de quarante-cinq minutes, les soutiens repartent, escabeau sous le bras, et la besace un peu plus lourde qu’avant. Ils se promettent de revenir le mois prochain. Roger, lui, reste un peu, « pour apporter à ces hommes enfermés une respiration » .

 

Visites au CRA

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