Source : France Culture - Cécile de Kervasdoué - 18/12/2019
Face aux déficits de moyens d'accueil et d'accompagnement des dizaines de milliers de personnes qui affluent en Europe, les migrants s'organisent entre eux. Partout en Europe, les ONG saisissent cette tendance et proposent des projets participatifs avec ces populations. La France a du mal à suivre.
De nombreuses table rondes, manifestations, opérations de communication ont lieu chaque 18 décembre à l'occasion de la journée internationale des migrants. Cette année, pour la 19e édition de cette journée instaurée par l'ONU, le nombre de déplacés et réfugiés à travers le monde n’a jamais été aussi important et la charge de l'accueil est toujours aussi inégalement répartie entre les pays riches et les pays émergents.
De nombreuses Organisations non Gouvernementales ne manqueront pas de rappeler que des dizaines de milliers de personnes, des hommes mais de plus en plus de femmes et d'enfants survivent dans des conditions extrêmement critiques aux frontières extérieures de l'Union européenne. C'est le cas par exemple des 35 000 êtres humains parqués dans les camps insalubres des îles grecques de la mer Égée.
Pour palier le manque de moyens mis en place par les gouvernements des pays européens pour accueillir ces personnes en respectant leurs droits fondamentaux, les humanitaires déploient leurs équipes un peu partout mais surtout et c'est un fait nouveau, les migrants, réfugiés, demandeurs d'asile, exilés sans papiers, s'organisent par eux mêmes. La plupart des associations humanitaires européennes saisissent cette volonté de sortir de la passivité et proposent de plus en plus d'expériences et de projets participatifs co construits avec les exilés. La France en la matière est très en retard.