Source : InfoMigrants - Marion MacGregor - 23/10/2020
Il y a un mois, le gouvernement grec a ouvert un nouveau camp pour les migrants de Lesbos après la destruction de celui de Moria. Le nouveau site accueille près de 10.000 personnes. Certaines ont accepté de nous parler des conditions de vie qui y règnent.
Les températures clémentes de l’automne arrivent à leur fin à Lesbos, l’île grecque qui restera synonyme de Moria, le plus grand camp de migrants d’Europe détruit par les flammes il y a un un peu plus d’un mois.
Après les incendies, certains migrants, les plus vulnérables ont été emmenés en Grèce métropolitaine ou vers d’autres pays européens. Ceux qui sont restés, environ 10.000 personnes dont des bébés, des personnes âgées et des malades, ont déménagé vers un nouveau camp fait de tentes, installé sur un ancien site militaire. Avant de rejoindre ce camp, ces personnes ont passé jusqu’à une dizaine de jours à dormir dehors à même le sol, en bord de route ou sur des parkings de supermarché.
L’accès au site est réservé aux autorités grecques. Les visiteurs ne sont pas les bienvenus. Une forte présence policière se trouve à l’intérieur et autour du camp pour s’assurer que les violences de Moria ne se répèteront pas. Les demandeurs d’asile sont fouillés à chaque fois qu’ils passent l’entrée, à la recherche d’éventuelles drogues ou d’armes. Cela implique de longues files d’attente, d’autant qu’il faut passer un rapide test au coronavirus.

Le ministère grec de la Migration et de l’asile a promis des conditions de vie décentes, un suivi médical ainsi que de l’eau potable, de l’électricité et une connexion internet. Une fois par jour, les résidents reçoivent un pack de trois repas, mais beaucoup complètent ces rations en faisant leur propre cuisine sur de petits feux le long de la côte.

Puisqu’il n’y a pas de douches dans le camp, il faut se laver avec un tuyau d’arrosage ou dans la mer. Beaucoup de personnes nous ont dit que cela causait de sérieux problèmes pour les femmes qui ont besoin d’une espace d’intimité.

Des enfants et adultes font la queue pour remplir leurs jerricanes d’eau froide. Il n’y a pas distanciation physique ou toute autre protection pour prévenir le transmission du coronavirus.

Les résidents qui ont été contaminés par le virus sont hébergés dans ces tentes dans un espace séparé par un grillage.

Le camp a été installé dans l’urgence, avant que des tranchées d’évacuation d’eau de pluie ne soient creusées. Au lendemain de cette photo prise le 7 octobre, la première pluie a immédiatement inondé les tentes. De nombreux migrants se sont plaints qu’ils vivaient "pire que des animaux".
