conseil régional
Le conseil régional de Midi-Pyrénées et son président socialiste Martin Malvy ont décidé hier de parrainer seize lycéens sans-papiers, une manière de faire pression sur les pouvoirs publics et tenter d'obtenir leur régularisation.
Invité à la cérémonie de parrainage hier matin, l'un d'eux manquait déjà à l'appel : une jeune femme de 21 ans a été interpellée juste avant de se rendre à son rendez-vous, puis placée au centre de rétention de Cornebarrieu, en Haute-Garonne.
Le parrainage a pour but « d'accompagner le jeune jusqu'au bout des démarches de régularisation » et d'empêcher son expulsion, a dit François Simon, vice-président écologiste du conseil régional.
Les filleuls s'engagent, eux, à s'intégrer dans la société française « démocratique et laïque ».
La condition d'élu de la République est-elle compatible avec le parrainage d'un sans-papiers ? « L'élu comme tout citoyen se doit de faire valoir la justice », a répondu François Simon, qui se veut « élu du peuple et non du ministre de l'Intérieur ».
Il a dit ne pas craindre les conséquences des textes qui prévoient jusqu'à cinq ans de prison et 30 000 € d'amende contre celui qui aide une personne en situation irrégulière.
Pour Pierre Grenier, délégué régional de la Cimade, l'interpellation de la lycéenne avant la cérémonie de parrainage « n'est même pas un message de fermeté, mais d'inhumanité ».
Les instigateurs avaient pourtant pris des dispositions pour ne pas exposer les sans-papiers. « C'est déjà arrivé qu'une personne soit expulsée une semaine après un parrainage », a expliqué Catherine Granier pour le Réseau éducation sans frontières (RESF), qui milite contre l'éloignement des enfants étrangers scolarisés en France.
Pour la plupart majeurs, les lycéens, en situation irrégulière et faisant souvent l'objet de mesures d'expulsion, ont de grandes chances d'être régularisés grâce à ces parrainages, assure RESF.