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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

La Dépêche | 27/02/2011
Kéziban hier avec son père : « Le centre de rétention était une épreuve très dure »./Photo DDM, Basile Crespin
Kéziban hier avec son père : « Le centre de rétention était une épreuve très dure »./Photo DDM, Basile Crespin
Kéziban hier avec son père : « Le centre de rétention était une épreuve très dure »./Photo DDM, Basile Crespin

Les traits tirés, le regard fatigué, Kéziban répond aux questions dans un français parfait. Cette jeune femme étudiante de 21 ans, originaire de Turquie, a été interpellée mercredi matin à son domicile et placée en centre de rétention. Sans papier, défendue par Me Canadas, elle a comparu vendredi devant le juge des libertés qui a ordonné sa libération. Ses soutiens (1) poursuivent leur combat pour qu'elle reste en France.

Comment s'est déroulée votre arrestation à Cugnaux ?

J'étais en train de me préparer, mercredi vers 7 heures du matin, quand on a frappé à la porte. Mon père ne s'est pas méfié et a ouvert. Ils ont dit : « On est venu pour votre fille ». Ils m'ont demandé d'aller à la gendarmerie où j'ai été placée en garde à vue. Vers 17 heures, on m'a amené au centre de Cornebarrieu. J'ai été placée dans un quartier de femmes et d'enfants. Il y avait une Arménienne dans ma chambre. Elle ne parlait pas français, ni turc. En fait, j'étais seule. Le premier repas qu'on m'a servi, c'était du porc, du pain et de l'eau… Je suis musulmane. De toute façon, je n'ai rien mangé, ni bu de tout mon séjour.

Le centre est-il confortable ?

On dormait sur des lits de tôle. Tout le mobilier est fixé au sol. La télé ne marchait pas.

Comment s'est passée votre journée de vendredi ?

Je suis restée jusqu'à 13 h 30 au centre. Nous étions au moins 14, on nous a menottés dans le dos (Kéziban a d'ailleurs conservé une douleur dans un bras, ndlr) pour nous conduire au tribunal. Je suis passée la cinquième à l'audience. Mais, la juge n'a rendu sa décision dans mon affaire qu'à la toute fin. De 14 heures à 20 h 45, nous avons attendu dans la salle. C'était très long.

Qu'elle a été sa décision ?

La juge des libertés a donné un avis favorable à ma libération du centre de rétention. Mais, elle a prévenu qu'il fallait attendre 4 heures pour connaître la décision du procureur. Nous étions retournés au centre et il n'a finalement pas fait appel. C'était un soulagement. Pendant ce temps, des fax arrivaient pour les autres détenus. Ils hurlaient. C'était très dur.

Quel avenir imaginez-vous ?

Je viens juste de rentrer auprès de ma famille. Je souhaite retourner au lycée de Tournefeuille pour poursuivre mon CAP de vente. Après, j'espère qu'on me laissera rester en France. En Turquie, je n'ai pas d'avenir. Toute ma famille est ici. Mais, je n'ai toujours pas de papiers.

(1).-Depuis de longs mois Kéziban est soutenue par RESF 31, la confédération syndicale des familles, le collectif des sans papiers de Cugnaux, la Ligue des droits de l'Homme et le Clic qui regroupe tous les collectifs d'aide aux sans-papier. De plus, les élus de la ville, mais aussi de la région et du département se sont beaucoup investis.

 

 

 


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