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Source : France Bleu - Clémence Gourdon Negrini - 14/01/2021

Après avoir échappé de peu à une obligation de quitter le territoire, Sadio Traoré fait face à de nouvelles difficultés. Il attend, dans la crainte, son rendez-vous du 25 mars pour savoir si ses papiers seront renouvelés. Son employeur, Fabrice Dugué, est prêt à se mobiliser, de nouveau.

Près de deux ans après la médiatisation, sur France Bleu Maine, des difficultés rencontrées par Sadio Traoré, le jeune homme n'est toujours pas tranquille. Arrivé il y a 8 ans du Mali, en guerre, le jeune homme de 22 ans a échappé de peu à une obligation de quitter le territoire en avril 2019. Son employeur, entouré de 150 personnes, s'était mobilisé devant la Préfecture du Mans et avait permis, in extremis, sa régularisation. 

La lettre tant redoutée est arrivée dans la boîte aux lettres de Sadio Traoré : il a rendez-vous le 25 mars en Préfecture pour savoir si ses papiers lui seront renouvelés. Depuis la mobilisation de son employeur, un maçon de Maresché, dans le Nord Sarthe, mais aussi de ses professeurs et de quelques inconnus, celui qui était à l'époque apprenti a été embauché en CDI dans l'entreprise de maçonnerie qui l'a formé

Mais sa stabilité, tant professionnelle que personnelle, ne permet toujours pas à Sadio Traoré de vivre sereinement en France. "J'aimerai que mes papiers soient renouvelés pour 5 ans", explique le jeune homme qui vit chaque année la crainte d'un retour forcé vers le Mali.

"C'est devenu ma famille"

Quand il n'a pas la tête à ses problèmes administratifs, Sadio Traoré se rend au travail "comme si [il] allait voir [sa] famille". Déjà proche de son patron, Fabrice Dugué, de sa femme, Maryse Dugué, et du reste des membres de l'entreprise, le jeune homme a noué avec eux des liens indéfectibles depuis qu'ils se sont mobilisés pour lui. "Je n'aurai pas pensé que je comptais autant pour eux", explique-t-il, toujours très ému. 

"Si il avait à partir, il fallait le faire le jour où il est entré [en France] !", s'agace Fabrice Dugué. Le chef d'entreprise ne veut pas imaginer une seule seconde que celui qui est devenu pour lui "comme un fils" puisse être contraint de quitter la France. "C'est un modèle pour moi ! Il y a beaucoup de gens qui ne font pas ce qu'il est capable de faire", conclut-il. 

Un écho à "l'affaire du boulanger de Besançon"

C'est avec un intérêt encore plus important que la famille recomposé a suivi "l'affaire du boulanger de Besançon". Stéphane Ravacley a fait une grève de la faim pendant 12 jours pour lutter contre l'Obligation de quitter le territoire (OQTF) qui menaçait son apprenti, Laye Fodé Traoré. Un combat que comprend Maryse Dugué, elle aussi salariée de l'entreprise de maçonnerie de la Sarthe. 

"On a à cœur de former des jeunes donc quand on s'investit, c'est à fond", explique Maryse Dugué. Avec son mari, elle est prête à se battre, de nouveau, si Sadio est menacé. "Le contrat d'apprentissage, c'est un document de l'Etat !", rappelle-t-elle, soulignant l'incohérence d'accepter un jeune apprentissage si celui-ci "ne peut pas aller au bout"

 

 

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