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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

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 RTBF |  31 mai 2012

Gilbert Gatore à Saint-Malo, le 11 mai 2008.

 

Gilbert Gatore vit en France depuis l’âge de 16 ans mais est menacé d’expulsion. Pour la deuxième fois en sept mois, cet écrivain d’origine rwandaise, lauréat du Prix Ouest-France - Etonnants Voyageurs en 2008, s'est vu opposer un refus à sa demande de naturalisation. En cause, "un comportement fiscal jusqu’à récemment sujet à critiques", juge la Direction de l'accueil, de l'intégration et de la citoyenneté du ministère de l'Intérieur.

La demande de nationalité de l'écrivain rwandais âgé de 31 ans était engagée depuis deux ans. Elle a été refusée à cause d'"un arriéré d'impôts de 3845 euros dû à une situation financière délicate et passagère en 2010, réglé depuis rubis sur l'ongle, pénalités comprises", écrit Télérama.

Gilbert Gatore est arrivé en France en 1997 après le génocide au Rwanda et quelques années d'errance en Afrique. Le jeune homme qui  parlait mal le français réussit pourtant son parcours d'intégration: il obtient en dix-huit mois son bac L (baccalauréat littéraire) avec la mention bien avant de décrocher des diplômes à Sciences Po Lille et HEC en 2008.

A 26 ans, il publie son premier roman, écrit lors d'un tour de France des monastères. "Le Passé devant soi" (paru aux Editions Phébus) met en fiction le génocide rwandais. Son roman est bien accueilli par le public et la critique et remporte le prix Ouest France-Etonnants Voyageurs au festival de Saint-Malo.

Entretemps, il s'engage dans une carrière de commercial et fonde une entreprise qui ne rencontre pas le succès.

Longtemps, l'écrivain ne demande pas la naturalisation en France pour ne pas renoncer à sa nationalité rwandaise. En 2010, il se décide: "J'avais passé plus de temps en France qu'au Rwanda", confiait-il alors, selon Télérama. Il vivait depuis dix ans avec le statut de réfugié politique, et était sans papiers depuis décembre 2011 dans l'attente du renouvellement de son statut.

Il risque à présent l'expulsion dans les prochains jours, note Télérama qui s'interroge: "Si l'administration refuse la naturalisation à un homme qui, à tous points de vue constitue ce 'modèle d'intégration à la française' dont les politiques nous rebattent les oreilles dans leur discours, alors quel étranger peut aujourd’hui prétendre à être naturalisé français ?"

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