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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : Passeurs d'hospitalités - legalcentrecalais - 26/03/2021

Une personne retenue au CRA de Coquelles, parent d’enfant français, nous a contacté pour témoigner du défaut d’accès aux soins et du racisme qui règnent dans ce lieu de privation de liberté.

« Le 15 mars 2021, j’ai commencé à avoir des nausées et une faiblesse musculaire. En effet, je suis diabétique depuis plusieurs années et j’étais en train de faire une crise. J’ai appelé les policiers présents dans le CRA pour qu’ils me ramènent ma dextro. Je savais que je n’allais pas bien et comme les médecins du CRA m’ont stoppé mon traitement d’insuline j’ai demandé que l’on m’amène à l’hôpital. Ils ont refusé et quelques instants plus tard je suis tombé au sol, je commençais à voir flou. Les policiers ont appelé les pompiers et leur ont menti en disant que c’était la troisième fois que j’allais à l’hôpital alors que mon dossier médical prouve le contraire. Les policiers ont eu des propos irrespectueux à mon égard en disant aux pompiers : « il veut rester en France celui-là ! Il fait exprès d’être malade » et « Tu fais chier ! ». Quand j’ai enfin vu le médecin de l’hôpital, le policier a menti sur ma situation médicale et le médecin n’a absolument rien fait. Je suis resté à peine 15 minutes à l’hôpital. Sur le chemin du retour, les policiers ont voulu me mettre les menottes avec les mains derrière le dos. Pourtant je ne suis pas un criminel. »

L’humiliation ainsi que la violence administrative et policière subie par ce témoin ont engendré chez lui une crainte et une méfiance redoublées envers les autorités. « Je n’ai pas envie de mettre tout le monde dans le même panier mais ici [au centre de rétention administratif de Coquelles], je vois des choses que je n’ai jamais vu avant. Pour la première fois, j’avais l’impression que je ne valais rien. Parfois je n’ai plus les mots pour décrire ce que je subis. Je me méfie de tout le monde car j’ai peur que les personnes se retournent contre moi. Je préfère m’isoler. »

La Cabane Juridique dénonce les conditions de rétention des personnes étrangères et l’impunité face aux violences administratives et policières qui y règne. Le manque d’accès à des soins effectifs et adaptés aux besoins physiques et psychologiques est une problématique du quotidien, dont les retenus du CRA de Coquelles témoignent très fréquemment.  C’est sciemment que les autorités étatiques comme locales refusent aux retenus un accès effectif aux soins, dans un processus de déshumanisation permanent les rendant plus précaires et vulnérables.

Depuis le début de la crise sanitaire, l’enferment est devenu en CRA une fin en soi, alors qu’il n’existe aucune perspective d’éloignement réaliste pour la majorité des retenus. Les CRA sont des institutions intrinsèquement répressives et violentes, où s’organise de manière discrétionnaire une politique de harcèlement et dispersion de personnes sans-papier toujours plus disciplinées et précarisées. La Cabane Juridique réclame la fin de l’enfermement et de l’expulsion massif des sans-papiers, et la fermeture définitive des CRA.

 

 

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