Source : Le monde - Le Monde avec AFP - 13/06/2021
Le ministre de l’intérieur a demandé aux préfets d’établir un meilleur suivi des étrangers en situation irrégulière auteurs de « graves troubles à l’ordre public », afin de les expulser en priorité.
Gérald Darmanin a demandé aux préfets un meilleur suivi des étrangers en situation irrégulière auteurs de « graves troubles à l’ordre public », afin de les expulser en priorité, a appris dimanche l’Agence France-Presse auprès de son entourage, confirmant une information du « Journal du Dimanche ».
Autre demande faite aux préfets : envoyer un courrier et convoquer les personnes concernées par une « dégradation » de titre de séjour, qui peut par exemple passer de dix à un an. Comme le prévoit la loi, « tout étranger dont la présence en France constitue une menace pour l’ordre public » peut se voir retirer son titre de séjour.
« Il ressort des éléments de votre dossier que vous vous êtes affranchi du respect des lois et que, ce faisant, vous avez dérogé aux obligations qui vous lient à la République. (…) En conséquence, votre titre de séjour vous a été retiré et [a été] remplacé par une carte de séjour temporaire, valable un an », est-il écrit dans ce courrier. « Tout autre acte de délinquance conduira à un nouvel examen de votre situation qui pourrait aller jusqu’à vous contraindre au départ du sol national », peut-on aussi lire dans ce même courrier.
Emmanuel Macron veut accélérer les retours d’étrangers en situation irrégulière
Ces demandes de M. Darmanin aux préfets interviennent après une réunion, mercredi, avec Emmanuel Macron qui a réclamé à plusieurs ministres une meilleure efficacité des expulsions d’étrangers en situation irrégulière. Le chef de l’Etat a demandé aux ministres d’« activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur » et d’intensifier les négociations avec les pays d’origine pour qu’ils acceptent le retour d’un plus grand nombre de leurs ressortissants.
Sur environ 120 000 demandeurs d’asile par an, 20 000 obtiennent le statut de réfugiés, 20 000 repartent et 80 000 se maintiennent illégalement sur le territoire.
Au début de mai, le ministre de l’intérieur avait déjà affirmé avoir demandé aux autorités compétentes de retirer le statut de réfugié aux étrangers connus pour des faits de radicalisation ou de troubles à l’ordre public – 147 retraits de protection avaient été décidés en trois mois, d’après le ministre.