Source : wesign - Collectif Mig31 - 18/06/2021
La famille K., arrivée en France en 2018 a obtenu 6 APS (Autorisations Provisoires de Séjour) pour raisons médicales lourdes, pour leur fils Farouk âgé de 3 ans. Ils viennent de recevoir une Obligation de Quitter le Territoire (OQTF), incompréhensible et inacceptable qui mettrait fin à un traitement et un suivi déjà engagés.
Les parents de Farouk ont tout abandonné au Maroc pour pouvoir hospitaliser leur enfant et poursuivre un traitement et une prise en charge adaptée, qu'ils ne pouvaient trouver qu'en France. Pour la famille, avoir recours à l'hôpital au Maroc est particulièrement difficile du fait de l'éloignement de leur village, des difficultés de l'accès aux soins, de l’absence de spécialiste, de la désorganisation que cela entraîne dans la cellule familiale.
Salarié dans la construction, M. K. a toujours travaillé depuis que la famille est en France.
Farouk, dont le handicap est reconnu à un taux d'incapacité de 80%, est atteint d’une maladie sévère et très invalidante qui nécessite un traitement et plusieurs opérations jusqu’à la fin de sa croissance. Il est suivi au service orthopédie de l’hôpital des enfants du CHU Purpan à Toulouse, a des soins en rééducation depuis 2 ans qui lui permettent enfin de marcher avec des attelles. Une intervention, prévue en octobre 2021, doit lui donner les moyens de progresser vers l’autonomie. Il a déjà fait des progrès en fréquentant la crèche de son quartier. Sans soins et sans rééducation, ses chances de marcher et d’insertion dans la vie seront définitivement compromises.
Nous, soussigné.es, Union Départementale CGT 31 et son Collectif migrant.es CGT31, les soignant.es kinésithérapeutes, ne pouvons accepter que cette famille soit expulsée.
Nous ne pouvons accepter que tous les soins réalisés par les équipes médicales à Toulouse soient anéantis pour des raisons purement administratives.
Nous ne pouvons accepter que Farouk n’ait pas les mêmes espoirs de vie que les enfants de notre pays.
Nous rappelons que « dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale » (art. 3-1 de la Convention Internationale relative aux droits de l’enfant ».
Pour toutes ces raisons, nous vous demandons, Monsieur le préfet, d’abroger l’obligation de quitter le territoire français de la famille K. et de lui délivrer un titre de séjour qui lui permettra de continuer à vivre sans inquiétude pour l'avenir de son enfant.
À l’initiative et le soutien de UD CGT 31, Collectif Migrant.es CGT31, équipe de kinésithérapie.
