Source : Lyon Capitale - Guillaume Lamy - 02/11/2021
Jean-Christophe Dumont est responsable de la division des migrations internationales à l'OCDE. Il est l'invité de "6 minutes chrono". Il revient pour Lyon Capitale sur l'impact fiscal de l'immigration.
"Si on prend toutes les dépenses ensemble, on obtient une contribution négative (de l'immigration), mais elle est aussi négative pour les natifs, puisque ça fait des années que la France a un déficit budgétaire. "
Jean-Christophe Dumont est responsable de la division des migrations internationales à l'OCDE
Dans son dernier rapport "Perspectives des migrations internationales 2021", que Lyon Capitale s'est procuré, l'OCDE fait un zoom sur la France. Il s'agit des dernières données chiffrées sur l'immigration.

(source : OCDE)
En 2019, la France a accueilli 291 000 nouveaux immigrés pour un séjour de longue durée ou à titre permanent (changements de statut et libre circulation compris), soit 3,5 % de plus qu’en 2018.
Ce chiffre comprend 27 % d’immigrés admis au titre de la libre circulation, 17,7 % de travailleurs immigrés, 35 % de membres de famille (y compris les accompagnants) et 11,5 % d’immigrés admis pour des raisons humanitaires. Environ 87 000 permis ont été délivrés à des étudiants du supérieur en mobilité internationale et 29 000 à des travailleurs immigrés, temporaires ou saisonniers (hors migrations entre pays de l’UE). Par ailleurs, 450 000 détachements de travailleurs originaires de l’UE ont été enregistrés en 2019, soit une augmentation de 72 % par rapport à 2018. Ces travailleurs détachés sont en général titulaires de contrats de courte durée.
Le Maroc, l’Algérie, et la Tunisie comptaient parmi les trois premières nationalités des nouveaux arrivants en 2019. Parmi les 15 premiers pays d’origine, le Maroc a enregistré la plus forte hausse (+1 700) et l’Espagne la plus forte baisse (-2 300) en termes de flux d’entrées en France par rapport à l’année précédente.
"Moins de 60 % des immigrés sont employés en France"
Jean-Christophe Dumont est responsable de la division des migrations internationales à l'OCDE
Jean-Christophe Dumont ajoute à Lyon Capitale que ce qui caractérise la France par une insertion dans l'emploi relativement faible : "moins de 60 % des immigrés sont employés en France, cela représente 7 points de pourcentage en moins que les natifs."
En 2020, les autorités françaises ont lancé le projet pilote "1 000 validations des compétences professionnelles pour l’emploi des primo-arrivants". Grâce à ce programme, les immigrés qui ne possèdent pas de justificatifs de l’expérience acquise peuvent être parrainés par l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) après évaluation approfondie de leurs compétences.