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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

La Dépêche | 12/12/2015

Jean Viguier, 96 ans, ancien ingénieur des Mines, est déterminé jusqu'à faire une grève de la faim ; «C'est en dernier recours. Je ne les laisserai pas les embarquer. De toute façon, j'ai 96 ans, ça ne durera pas longtemps» annonce sans faiblir ce membre de La pastorale des migrants du diocèse d'Albi. Autour de lui, chez lui, la famille Joseph-Tevadas est dans l'angoisse. Siresmeuprestle, 49 ans, son épouse Kalaselvi, 52 ans, Sharustika 13 ans et sa petite sœur Sreeharine 7 ans, catholiques Tamouls originaires de Jaffna, ont quitté le Sri Lanka en août 2008. C'était un an avant que l'armée Sri Lankaise, aidée des Indiens, ait mis fin dans un bain de sang à la rébellion tamoul. Siresmeuprest, le père de famille, opposant politique Tamoul, en liberté conditionnelle, attendait dans son pays un procès qui au mieux l'aurait conduit en prison. Après la Malaisie, puis Paris en septembre 2011, la famille est arrivée au CASAR d'Albi en septembre 2012. Jean s'est chargé de toutes les démarches, auprès de l'OFPRA, puis, face à une fin de non-recevoir, en recours à la commission nationale des demandeurs d'asile. Malgré des documents officiels, dont une lettre d'un député Sri lankais attestant de mauvais traitements subis par le père et d'un risque vital, nouveau refus en avril 2013 et fin du droit d'hébergement au CADAR.

À la discrétion du préfet

Respectueux de la loi, Jean a proposé à la famille de profiter du dispositif du retour aidé à Siresmeuprestle, électricien en automobile et Kalaselvi infirmière sage-femme. Mais le risque était trop grand que le père soit arrêté dès son arrivée.

Un courriel du même député Sri lankais est venu confirmer le danger de mort encouru par Siresmeuprestl. Une attestation de l'organisation des droits de l'homme du Sri Lanka lui a annoncé la disparition de son frère, arrêté en avril 2009 lors d'une grande manifestation populaire. «éléments supplémentaires mais pas nouveaux, qui ne remettent pas en cause la chose jugée» dira le représentant de l'OFPRA, qui ne les recevra même pas. Convoqué le 5 octobre dernier pour une assignation à résidence avant expulsion, le couple doit pointer trois fois par semaine au commissariat de police d'Albi. En attendant, ils travaillent tous les deux comme bénévoles au secours populaire d'Albi.

«J'ai deux copines au collège, Sarah et Anaïs. Elles savent que je suis sans papier. Elles veulent que je reste là. Au Sri Lanka, je ne pouvais pas aller à l'école. Mes parents avaient peur que je sois enlevée. C'est surtout maman qui s'inquiète pour nous» confie Sharustik en tentant de réprimer les larmes de sa mère. Élève de 5e au collège Aristide Bruant, elle s'exprime dans un français parfait et sert d'interprète à toute la famille, aidée par Sreeharine, petite fille au regard lumineux, élève en CM2 à l'école Claude Nougaro.

«En septembre prochain, la famille aura plus de 5 ans de présence en France et trois ans de scolarité pour les filles. Ils pourraient être régularisés dans le cadre de la circulaire Valls de 2012 explique Manuel Garcia, membre du réseau RESF qui soutient la famille. Mais c'est à la discrétion du préfet.»

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