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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : La Dépêche - Bernard Davodeau - 20/03/2017

Elsa intervenante Cimade Le placement en retention est quasiment systematique

Le rapport de la LDH (Ligue des droits de l'homme) dénonce «une maltraitance institutionnalisée des étrangers en préfecture». Qu'en est-il au centre de rétention ?

Le placement des étrangers sans papiers en centre de rétention est quasi systématique à Toulouse. Les gens qui y sont enfermés y restent souvent la durée maximum de 45 jours. Cette durée compte parmi les plus longues de France. Ce qui ne sert pas à grand chose car lorsqu'un étranger doit être expulsé, il l'est généralement au cours des deux premières semaines de sa rétention. Au-delà, c'est un peu comme si on choisissait de punir les étrangers parce qu'ils n'ont pas de papiers.

y a-t-il beaucoup d'enfants incarcérés à Cornebarrieu ?

Il n'y a jamais eu de placement de familles avec des enfants par la préfecture de la Haute-Garonne depuis au moins trois ans. En revanche, des enfants continuent d'être retenus au centre de rétention de Toulouse avec leurs familles suite à des décisions des préfectures de l'Ariège, du Tarn et des Pyrénées Orientales. Et ce en dépit de la condamnation de la France pour traitement inhumain et dégradant infligé aux enfants par la Cour européenne des droits de l'homme le 12 juillet 2016.

Qu'en est-il de la séparation des familles ?

La séparation des familles est la spécialité de la préfecture de la Haute-Garonne. En 2016, une cinquantaine de pères de famille ont été placés en rétention alors que les services de l'État savaient très bien qu'ils avaient femmes et enfants et que les enfants étaient le plus souvent scolarisés. C'est une stratégie pernicieuse de la préfecture qui espère qu'en interpellant le père, le reste de la famille sera privé de moyens et va le suivre lorsqu'il sera expulsé. La Cimade considère cette pratique contraire au respect de la vie privée des familles. Mais tous dépend finalement de l'appréciation des juges.

La mobilisation citoyenne est-elle utile pour s'opposer à ces pratiques ?

Lorsque les juges n'ont pas annulé une décision d'expulsion et que tout est perdu, la mobilisation citoyenne oblige parfois la préfecture à faire machine arrière et à libérer les personnes. Elle va même parfois jusqu'à régulariser leur situation. Alors oui, la mobilisation citoyenne est parfois efficace. Il faut rester mobilisé.

Recueilli par Bernard Davodeau

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