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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : La Depêche - B.dv - 23-06-2017

Crise des migrants - Rétention administrative

C'est l'association des voisins du centre de rétention de Cornebarrieu qui a tiré la sonnette d'alarme : trois jeunes réfugiés Syriens âgés de 19, 20 et 26 ans sont actuellement retenus au centre de rétention de Cornebarrieu en attendant d'être renvoyés à Damas. Deux d'entre eux sont sous le coup d'obligations à quitter le territoire français (OQTF) signées par la préfecture de la Haute-Garonne. La troisième OQTF a été prise par le préfet des Hautes-Pyrénées. Incarcérés à Cornebarrieu depuis le 1er le 2 et le 13 juin, ces trois Syriens attendent toujours l'exécution de l'arrêté qui doit théoriquement les renvoyer vers Damas. Interrogée sur le sort ubuesque qui leur est promis, la préfecture de la Haute-Garonne s'efforce de dédramatiser. Elle précise qu'«au vu de la situation actuelle en Syrie, (elle) ne prend pas de mesure d'éloignement vers ce pays». Le permanent de la Cimade (association d'aide aux migrants) au centre de Cornebarrieu confirme que «techniquement il n'y a effectivement pas de reconduite vers la Syrie», mais dénonce «l'incohérence» de ces OQTF prises sans tenir compte de la réalité politique et sécuritaire des pays vers lesquels l'administration tente de renvoyer les étrangers sans papier. Car le cas de ces trois Syriens n'est pas isolé. Les étrangers originaires de Cuba, de la Somalie où il n'y a plus d'État, ou nés dans l'ex-URSS sont un vrai casse-tête pour l'administration qui tente de les renvoyer vers des pays où ils ne sont plus acceptés. Leur vie en France se résume alors en un incessant aller-retour entre la rue et les centres de rétention. «Nous en avons vu certains revenir sept ou huit fois sur plusieurs années», explique un responsable de la Cimade à Cornebarrieu. En effet, si les services de l'État ne parviennent pas à démontrer que le pays d'origine déclaré par l'étranger sans papier ne correspond pas à la réalité et qu'ils ne parviennent pas à lui trouver un point de chute, ils ne peuvent le retenir au-delà de la période prévue par les textes. Ceux-ci écopent donc régulièrement des 45 jours de la durée maximum de la rétention avant d'être relâchés. La préfecture leur délivre alors «une invitation à quitter le territoire par leurs propres moyens». Et comme le territoire qu'ils sont sommés de quitter est justement celui qu'ils ont choisi pour se réfugier… la boucle est bouclée.

Certains n'ont toutefois même pas cette chance. Car lorsqu'il est établi qu'ils sont arrivés en France via d'autres pays de l'espace Schengen, les accords de Dublin permettent de les renvoyer vers ces pays qui ne prennent pas toujours les mêmes précautions que la France. «Certains n'hésitent pas à expulser les étrangers vers le Soudan et l'Érythrée», constate un membre de la Cimade. Un retour vers l'enfer innocemment organisé sous couvert d'application des textes communautaires.

 

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