M. M vit à Perpignan et a été arrêté à la gare Matabiau tandis qu'il rentrait d'une visite de sa compagne et de sa fille.
Il est en France depuis l'âge de 9 ans, il a 30 ans, il se considère comme français. Il est fils de chibani venu construire la France comme il le dit, dans les années 60. Sa mère est restée en Algérie avec ses 2 sœurs qu'il ne connait pas. Elle a réussi à avoir le visa 2 fois seulement pour venir le voir à Perpignan où il a grandi, elle est décédée depuis. Il n'est jamais retourné en Algérie.
Il est donc allé à l'école depuis le primaire, insiste sur le fait qu'il mène une vie sans histoire et qu'il a toujours travaillé, parfois même avec des contrats signés, des CDI, mais toujours sans papiers. Il s'occupe de son père octogénaire et malade d'un cancer. Il a une compagne qui vit à présent à Toulouse et une petite fille de deux ans.
Il raconte l'acharnement administratif l'empêchant de régulariser sa situation depuis 21 ans en France malgré ses tentatives régulières. Il a subi des assignations à résidence. Cet acharnement lui a valu 3 mois de prison pour maintien irrégulier sur le territoire et une IRTF de 5 ans, prononcée il y a 3 ans. Ce temps de prison l'a marqué, notamment par le décès de son codétenu avec qui il avait sympathisé et qu'il a retrouvé mort un matin.
M. M est très inquiet à l'idée d'être expulsé en Algérie, il n'y connait personne et craint de se retrouver à la rue et de laisser son père seul à Perpignan.
Il indique ne pas avoir de problèmes pour l’instant au CRA, notamment avec la police car il fait profil bas et a conscience de "qui a le pouvoir", mais précise que certains policiers "de mauvaise humeur" sont vite agressifs avec les retenus dans les échanges verbaux.
Personne n’a pu s'occuper de rassembler ses documents à Perpignan pour sa défense.